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2020
France, Mexique / 2020 / 92’
Espagnol (Sous-titres français)
Réalisation Jean-Charles Hue
Scénario Axel Guyot, Jean-Charles Hue
PHOTOGRAPHIE
Jonathan Ricquebourg
MONTAGE
Nathan Delannoy
MUSIQUE
Thierry Malet
PRODUCTION
Les Films d’Avallon, Chaos Corp, La Torre y el Mar
DISTRIBUTION
Ad Vitam
INTERPRÉTATION
Paul Anderson, Adriana Paz, Noé Hernández, Giancarlo Ruiz, Alfredo Alvarado
Nick, un ancien GI blessé en Irak, n’a jamais réussi à dépasser Tijuana sur la route du retour au pays. Echoué derrière le mur de la frontière, il mène une vie misérable. Un jour, il croise la route d’Ana, une jeune Mexicaine à la recherche de Ricardo, son frère disparu, et accepte de l’aider. Ensemble, ils vont plonger dans les bas-fonds de cette ville aux mains des narcotrafiquants pour tenter de remonter le fil qui les mènera au disparu.
Disons-le tout net, Tijuana Bible est un film âpre, dont le personnage principal est la Zona Norte, ce quartier de Tijuana extrêmement dangereux, sorte de cour des miracles où se croisent gringos, junkies et prostitués. Le film est une lente plongée dans la crasse et la chaleur d’un lieu de perdition, un endroit où l’on peut perdre la vie mais d’où émergent, comme des planches de salut, des instants de grâce et de spiritualité. Ce qui en fait la force, c’est la grande justesse avec laquelle le réalisateur, qui connaît la ville intimement pour y séjourner régulièrement et y avoir tourné plusieurs courts-métrages, arrive à dépeindre la descente aux enfers de personnages paumés, confrontés en permanence à la mort, mais aussi leur quête de rédemption. Il brosse des portraits d’un réalisme tellement stupéfiant qu’il confère à cette fiction un caractère quasi documentaire, d’autant, qu’en dehors des trois acteurs professionnels, le réalisateur a fait appel à des amateurs, devenus au fil des ans des amis (deux au moins d’entre eux ont été abattus par des cartels depuis la fin du tournage). Il en résulte un film intense, souvent éprouvant, que traversent par moments des jeux de lumière de toute beauté. La performance de Paul Anderson, habité par le personnage de Nick, est si impressionnante que le spectateur ne sait plus si ce qu’il regarde relève de la vérité ou de la fiction.
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