ÉDITION ONLINE 16E IHA : DU 26 MARS AU 5 AVRIL 2021

2020

La fortaleza​

Venezuela, Colombie, Pays-Bas, France / 2020 / 108’

Espagnol (Sous-titres français)

Réalisation   Jorge Thielen Armand

Scénario       Jorge Thielen Armand, Rodrigo Michelangeli

Prix du Jury / Festival Biarritz Amérique Latine 2020

PHOTOGRAPHIE

Rodrigo Michelangeli

MONTAGE

Felipe Guerrero

MUSIQUE

Leila Bordreuil

PRODUCTION

La Faena Films, In Vivo Films, Mutokino, Vicking Film

DISTRIBUTION  

Réels Suspects

INTERPRÉTATION

Jorge Roque Thielen, Yoni Naranjo,  Leudys Naranjo, Carlos Medina

Synopsis

Pour échapper à son alcoolisme et à la crise économique que traverse le Venezuela, Roque, la cinquantaine, retourne en Amazonie pour tenter de reconstruire un camp touristique abandonné il y a des années et affronter l’abstinence. Son grand ami de jeunesse lui tend la main en lui proposant d’extraire de l’or dans une mine illégale. Mais ses rechutes de plus en plus fréquentes l’entraînent toujours plus bas.

Critique

La particularité de ce film est la dimension d’introspection familiale qui l’anime puisque le cinéaste a donné le rôle principal à son propre père qui joue une histoire largement inspirée de la sienne, qui porte en outre son propre prénom et dont le fils, réalisateur vivant au Canada, est interprété par le cinéaste lui-même dans une courte séquence. Jorge Thielen Armand contrebalance l’aspect de l’autofiction en développant une mise en scène où la caméra documentaire saisit tous les éléments de fiction dans le réel, pour créer une ambiance inquiétante au cœur de la forêt traversée par des hommes armés. La bande sonore vient compléter toute cette dimension invisible des démons intérieurs du personnage principal lors notamment de ses scènes d’excès éthyliques. Si le film est une belle opportunité offerte à un père d’interroger son image dans le regard de son fils en explorant la forteresse de solitude qui l’habite, il est également une possibilité d’entrevoir la métaphore de l’état social chaotique du Venezuela symbolisé par Caracas où, à deux reprises, le personnage principal est représenté errant ensanglanté avec des habits en lambeaux dans une indifférence générale, tandis qu’une foule de personnes faisant la queue près d’un grand graffiti d’Hugo Chávez est contrainte de fuir face à une menace non déterminée à l’image.

Cédric Lépine, BlogMediapart

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