« J’ai rencontré Orgun en 2010, dans un festival de cinéma au Panama. Il m’a proposé de venir rendre visite à sa communauté, les Kunas. J’ai pensé que ce serait intéressant d’y tourner un film mais c’était très important de ne rien dire qui ne soit pas directement dit par les Kunas. Je voulais revisiter cette histoire de leur point de vue, quitte à sacrifier des informations. Jouer avec les textures et les différentes images, c’est quelque chose que je pressentais à l’écriture et qui a été conforté au montage. C’était aussi une envie de retranscrire de façon un peu spirituelle ce qui peut se passer émotionnellement à ce moment-là, passer par autre chose que des mots, créer un espace où l’esprit de la personne est happé dans un lieu parallèle, entre présent et passé, entre film et mémoire. Cela me plaisait d’autant plus que les Kunas ressentent intensément cette idée de dimensions parallèles et parlent beaucoup d’esprits qui voyagent dans des espaces alternatifs. »

Andrés Peyrot, Semaine Internationale de la Critique, Mostra de Venise, 2023.